Musée Picasso-Paris

Présenté depuis l'invitation faite à Yan Pei-Ming pour les 40 ans du Musée national Picasso-Paris, le portrait monumental de Picasso accueille les visiteurs dans le hall d'entrée. Né à Shanghai en 1960 et arrivé en France à 19 ans, Yan Pei-Ming s'est imposé par ses portraits puissants et grand format. En peignant Picasso à 70 ans d'après une photo de 1951, il rejoint celui qu'il considère comme une référence absolue de la modernité, faisant dialoguer son propre regard avec l'héritage du maître.

Dans la chapelle de l'Hôtel Salé, Guillermo Kuitca a conçu une œuvre qui transforme les murs en une sorte de territoire éclaté, parcouru de lignes, de plis et de ruptures qui donnent au lieu une allure de parcours intérieur. Cette « peinture cubistoïde », langage qu'il développe depuis la Biennale de Venise en 2007, détourne les principes du cubisme pour agir directement sur l'espace, comme si l'architecture devenait matière à peindre. Puisant dans les plans, les cartes, le théâtre et les partitions, l'artiste argentin né en 1961 à Buenos Aires — ville où il vit et travaille — dépose dans cette fresque une mémoire de la peinture qui trouve un écho discret auprès de Picasso. L'ensemble relie Buenos Aires et Paris par un jeu de fragments et de zones de silence, donnant à la chapelle l'impression d'un lieu où le temps s'est posé en couches successives.