Mentorat 2025 : Dialogues visuels

Pour ses cinq ans de mentorat, le Reiffers Art Center rassemble Daniel Buren et Miles Greenberg dans une exposition conçue comme un chemin à travers deux univers qui ne se ressemblent pas mais s'enrichissent. Le visiteur traverse l'espace lentement, porté d'une œuvre à l'autre par la lumière, le mouvement et la matière.

Daniel Buren, figure essentielle de l'art contemporain, utilise depuis les années 1960 son motif de bandes verticales comme un outil pour révéler les lieux, les redessiner et en déployer la lumière.
Miles Greenberg, né en 1997, travaille le corps comme une architecture vivante. Performances, scans et sculptures lui permettent de saisir des gestes, des tensions, des états physiques. Ses œuvres sont autant de présences, d'élans suspendus.

Dès l'entrée, une vidéo de la performance d'Yseult par Greenberg impose le corps et donne le ton, direct et incarné. Au bout d'un long couloir, Buren installe Éclats, une œuvre in situ pensée pour cet espace étroit. Éclats devient le lien qui guide le regard vers les deux installations principales. Le couloir se transforme en œuvre, un sas reliant les univers des artistes.

Au terme de ce couloir, Greenberg dévoile Solaris. L'espace se densifie : terre, eau, métal fondu, encens. Trois sculptures issues de scans corporels émergent comme des gestes stoppés net. Les socles-miroirs amplifient cette sensation d'entre-deux, comme si les corps continuaient de vibrer malgré l'immobilité.

Sous la verrière, Buren présente Nouvelles images du ciel, où le ciel devient matière. Un grand miroir incliné capte les nuances changeantes de la lumière naturelle — nuages, éclats de soleil, ombres et couleurs. Des plaques de verre coloré fragmentent et réinterprètent ce spectacle, créant un dialogue entre nature et architecture. L'espace devient une chambre de lumière vibrante, invitant le regard à suivre le rythme du ciel au fil des heures. Simple et subtile, cette œuvre offre une expérience contemplative qui rend le banal magique.

La façade du bâtiment accueille une œuvre de Buren, conçue pour s'inscrire durablement dans le paysage urbain. Jouant sur le contraste du noir et blanc, elle renouvelle la façade en lui apportant un aspect à la fois familier et saisissant. Plus qu'une simple décoration, cette intervention devient un signal visuel fort, un repère qui capte l'attention et invite à la découverte. Pensée pour durer, elle transforme la façade en un dialogue avec la ville, une présence artistique qui perdurera au-delà de l'exposition, incarnant la vitalité et la modernité du Centre et de son quartier.

Cette exposition invite à un parcours sensible où la lumière et l'espace créent un lien unique entre deux univers artistiques. Plus qu'une simple visite, c'est une expérience immersive qui fait dialoguer le corps et l'architecture, le mouvement et la matière. La façade, conçue pour s'inscrire durablement dans le paysage urbain, devient un repère visuel fort, prolongeant la présence de l'art bien au-delà de l'exposition et renforçant le dialogue entre le Centre et la ville.