Domaine & Musée Royal de Mariemont

09/12/2025

Mariemont : le parc au fil des saisons

Le parc de Mariemont, sur 45 hectares, se transforme au fil des mois et des saisons, offrant à chaque promenade un spectacle renouvelé. Ses pelouses, étangs et massifs boisés, traversés de chemins sinueux, invitent à la flânerie et à la découverte. Les hêtres de la drève et l'arboretum, enrichi par les Warocqué, révèlent des reflets et des couleurs changeants, tandis que ruines, fontaines, fabriques et sculptures ponctuent le parcours, surprenant toujours le visiteur.
La famille Warocqué, dynastie industrielle et mécène, a façonné Mariemont sur quatre générations, mêlant art, architecture et nature. Aujourd'hui ouvert au public grâce au legs de Raoul Warocqué, le parc continue de vivre et d'évoluer au rythme des saisons, offrant à chaque visite un dialogue unique entre histoire, patrimoine et beauté naturelle, toujours changeante 

Octobre 2025

Derrière le Semeur de Constantin Meunier, silhouette solide offerte en 1914 à Raoul Warocqué par ses amis en reconnaissance de son engagement laïque, s'étend la roseraie de Mariemont, circulaire et soigneusement ordonnée. On y découvre une grande diversité de rosiers — grimpants, arbustifs ou à fleurs simples — mêlés à des vivaces qui animent encore les parterres. En ce début d'automne, les dernières roses diffusent leurs parfums doux et persistants parmi les feuillages, tandis qu'à proximité le mausolée de la famille Warocqué se dresse discrètement entre les arbres, rappelant la mémoire des anciens propriétaires.

Décembre 2025 

Au fil des saisons, je propose de faire découvrir le parc comme un lieu qui évolue doucement. En cette fin d'année, je m'attendais à trouver un paysage gris, un peu monotone, avec des couleurs affadies par l'approche de l'hiver. Pourtant, la journée réservait une surprise : le soleil éclairait les sentiers et la douceur inhabituelle révélait encore quelques nuances dans les arbres. Dans cette lumière inattendue, le parc le pavillon dit "bains romains", construits à la fin du XIXᵉ siècle, prenaient place avec élégance entre ombre et éclats clairs.

À proximité, les sculptures de Jef Lambeaux (1852–1908) renforçaient l'atmosphère artistique du site. Le Triomphe de la Femme, La Source et La Séduction et La Joie - fragments du bas-relief des Passions humaines s'accordaient avec l'architecture des Bains romains et animaient le paysage de formes plus expressives. Même si la saison annonçait un décor terne, la lumière du jour soulignait ces œuvres et offrait un contraste agréable, donnant au parc une présence douce et accueillante.

Un musée en plein air

Le vase Bacchanale 

Le vase Bacchanale de Godefroid Devreese suit une histoire particulière. Commandé en 1906 par Raoul Warocqué, il fut d'abord réalisé en bronze et placé près du jardin d'hiver. Après l'incendie de l'hôtel de ville de Schaerbeek en 1911, Warocqué en fit don à la commune. Pour garder une œuvre similaire à Mariemont, il commanda une copie en marbre, installée en 1913 et jugée par Devreese encore plus belle que l'originale. Fragilisé par le temps, le vase en marbre a été restauré et reste aujourd'hui un élément précieux du parc.
Ce qui frappe surtout dans ce vase, c'est la richesse de son décor. Sur sa panse, faunes, bacchantes et enfants dansent en cercle dans un mouvement inspiré des fêtes de Bacchus. Les corps s'enlacent, les draperies flottent, et un bouc apparaît au milieu de cette farandole joyeuse. Cette scène continue, pleine de vie, montre le talent de Devreese, qui mêle souplesse et dynamisme dans ses formes. Par son énergie et son relief, le Bacchanale est une œuvre marquante de la sculpture décorative du début du XXᵉ siècle et un symbole fort de Mariemont.