Au cœur de Namur, le Musée Félicien Rops plonge le visiteur dans l'univers d'un artiste hors du commun. Né en 1833 et disparu en 1898, Rops traverse le XIXᵉ siècle avec une énergie fiévreuse et un anticonformisme revendiqué. De ses premières caricatures satiriques aux visions symbolistes les plus audacieuses, peintures, gravures et dessins restituent la richesse de son imagination, où réalisme social et allégories fantastiques se côtoient. Le parcours, chronologique et thématique, fait découvrir l'évolution de sa création et les multiples facettes d'un artiste insoumis, capable de choquer autant que de fasciner.
Entre Namur, Bruxelles et Paris, Rops invente sa trajectoire et forge son style unique, explorant des thèmes qui interrogent la société, le corps et la modernité. Le musée révèle cette audace graphique et symboliste, offrant une expérience immersive où chaque œuvre traduit la fièvre créatrice de l'artiste. Les expositions temporaires enrichissent ce parcours, éclairant le XIXᵉ siècle et l'art graphique sous de nouveaux angles. Actuellement, jusqu'au 7 septembre, le musée présente "Constantin Meunier, la genèse d'une image:, consacrée à une figure majeure du réalisme belge et contemporain de Rops, mettant en lumière le travail autour de l'estampe et la richesse des échanges artistiques de son époque.
Plus qu'un musée, cet espace invite le visiteur à entrer dans l'imaginaire de Rops et à ressentir sa fièvre créatrice. À travers ses peintures, gravures et dessins, chaque salle restitue l'audace et la singularité de son œuvre, où la modernité et l'insoumission se mêlent à une force intemporelle. Le Musée Félicien Rops devient ainsi un lieu vivant où l'art continue de dialoguer avec notre regard contemporain, offrant un voyage passionnant au cœur du XIXᵉ siècle.
En 1878, Félicien Rops crée Pornocratès, ou La Dame au cochon : une femme nue, gantée et chaussée de noir, les yeux bandés, guidée par un cochon à la queue dorée, foule une frise où ploient les arts anciens tandis que les amours s'enfuient. Œuvre scandaleuse rejetant l'académisme et l'hypocrisie bourgeoise, elle érige la femme moderne en figure libre et fatale. Considérée comme le point de départ du symbolisme belge, parfois comme annonciatrice du surréalisme, Pornocratès demeure l'icône irrévérencieuse de Rops, trésor classé depuis 2011 par la Fédération Wallonie-Bruxelles.