2015 - 2025 : Paris se souvient
13/11/2025
Dix ans après le 13 novembre 2015, Paris s'est rassemblé dans un climat de sobriété et de respect. En fin de matinée, je rejoignais la place de la République, où une foule d'anonymes se tenait silencieuse, comme suspendue dans le temps, pour commémorer les attentats terroristes qui avaient fait 132 victimes et des centaines de blessés.
Les personnes restaient debout, immobiles, enveloppées dans une atmosphère lourde mais calme. Leurs regards se posaient sur les messages, les dessins, les bouquets soigneusement déposés, et les bougies dont les flammes vacillaient doucement au rythme du vent léger. Il n'y avait ni paroles fortes ni gestes brusques, seulement une présence partagée, discrète mais intense, qui donnait corps à une émotion collective contenue. Dans cette émotion, se ressentait aussi la résilience d'un peuple qui refusait de céder à la peur. La présence de chacun devenait un message silencieux, un engagement visible : la haine ne passerait pas. Certains restaient longtemps, comme pour s'imprégner de cet instant, d'autres s'éloignaient avec la même douceur, respectant ce silence chargé de sens.
Dans cette atmosphère suspendue, les mots de la chanson de Bécaud me revenaient :
"Ma vie s'installer à sa place
Sa place qui pourtant demeure abandonnée
La vie de chaque jour aux minuscules joies
Veut remplir à tout prix le vide de l'absence."
Ils accompagnaient naturellement ce moment. Les anonymes n'exprimaient rien à voix haute, mais leur présence debout, leurs yeux tournés vers les fleurs, les messages et les flammes fragiles suffisaient à dire ce qu'ils venaient partager.
"Ma vie s'installer à sa place
Sa place qui pourtant demeure abandonnée
La vie de chaque jour aux minuscules joies
Veut remplir à tout prix le vide de l'absence."
Ils accompagnaient naturellement ce moment. Les anonymes n'exprimaient rien à voix haute, mais leur présence debout, leurs yeux tournés vers les fleurs, les messages et les flammes fragiles suffisaient à dire ce qu'ils venaient partager.
Au milieu de ces gens, je comprenais que la mémoire, dix ans après, se tenait encore ainsi : dans la simplicité de ces regards, dans ces minutes offertes au silence, là où la foule des anonymes maintenait le souvenir vivant.








